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Lettre de fin de thérapie envoyée à mon psy.

Réponse à ton propos: « La porte te reste ouverte »...

Non, à partir du moment où je ne me sens plus entendue dans ma souffrance ;

Non, quand la relation thérapeutique n'est plus objective dans la mesure où il existe des prises de positions inconscientes de part et d'autre concernant certains événements ( auxquels est inévitablement confronté le psy des "pâchis ») ;

Non, quand tu ne me laisses pas m'exprimer librement puisque tu m'interromps sans cesse ( à croire que tu aimes t'entendre parler) , pour déverser ta colère sur moi ( par contre, je me sens obligée d'accueillir la tienne sans broncher et le fait de te lancer mon journal intime en signe de protestation te heurte viscéralement)

Non, lorsque tu « juges » ma façon de réfléchir sans en connaître tout le cheminement écrit dans mon journal ( je n'ai pas réussi à te le faire lire).

Non, quand tu certifiais que j'avais des griefs ( maintenant, j'en ai un paquet) envers toi alors qu'il s'agissait simplement d'une cruelle déception mais j'étais arrivée fière chez toi pour justement te montrer toute ma remise en question écrite concernant le sujet abordé ( je réagis toujours en différé, je remâche tout, auto-analyse en écrivant et en tire ensuite les conclusions concernant ma façon de réagir pour savoir ce que je dois améliorer dans ma manière d'être au monde....)

Non, quand je prends conscience que je me sens exister à tes yeux uniquement comme une vulgaire source de revenus parmi tant d'autres d'où ma réflexion sur la dépendance thérapeutique car mes sentiments envers toi étaient et sont encore ( va falloir que je me "désintox") très profonds ; j'imaginais qu'il existait une certaine réciprocité...

Non, quand ta colère exprimée me pousse dans mes derniers retranchements au point de me barrer en pleine séance pour y échapper et d'en arriver à me mutiler pour me libérer de cette souffrance atroce...

Non, quand à chaque propos qui paraît ne pas te convenir, tu m'arrêtes et me « diminues » en m'expliquant que je pars dans mes délires et sombre dans la parano ce qui entraîne chez moi une culpabilité énorme envers toi, le fait de ne pas me sentir à la hauteur, la perte totale du désir de verbaliser ( j'écris donc de plus en plus pour contre-balancer cela) et un grand manque de confiance en mes ressentis qui va crescendo...

Non, tout simplement non, je ne franchirai plus chaque semaine le seuil de ta porte car comment puis-je apprendre à exister à mes propres yeux si je ne me sens pas exister un minimum à ceux de mon thérapeute en lequel j'ai remis les clés de mon âme ? 
Ps, j'ignorais jusqu'à hier que " X" avait abandonné la thérapie car je m'étais mise en retrait pour ne pas interférer dans votre travail... Sache -le aussi au passage !

Fin dramatique d'une thérapie bien que cette ultime séance vient , à l'instant, de me permettre de te dire : « NON, je refuse d'entretenir une relation qui me semble plus destructrice que thérapeutique ! » Bonne chance à toi...

PS : toi qui prônait la désacralisation du statut des psys , en ce qui me concerne , aujourd'hui, c'est fait ! Voilà, maintenant, je me suis libérée et te « range » dans un coin inaccessible de ma mémoire !

 

Copyright Joh Hope, 21.05.2014

TDAR

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