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L'attachement adulte: synthèse - R. Miljkovitch: "L'attachement au cours de la vie".

L'attachement adulte.

1. Attachement filial et attachement romantique.

A. Description de ce modèle par Hazan & Shaver, 1987

- Jonction des attachements filiaux et amoureux dans la manifestation de certains comportements.

- Ressemblance entre les attitudes adoptées par les amants et les interactions entre mère et bébé ( Hazan & Shaver, 1988)

==> Ex : S'embrasser, se cajoler, se tenir la main, avoir un langage bébé.

B. Définition de l'attachement adulte : Snerling & Berman, 1994

Composantes identiques au niveau biologiques dans ces deux types de relation ( cfr pt A) :

Existence de l'ocytocine libérée pendant :

- la succion chez le bébé

- L'allaitement chez la mère

- l'orgasme chez l'adulte

Implication de l'ocytocine dans :

- les comportements maternels

- les comportements de tendresse suivant les rapports sexuels

-Dans les moments de détresse, analogie entre la réaction de l'adulte et celle de l'enfant :​​​​​​​

L'adulte se tourne vers son partenaire amoureux pour être réconforté comme un bébé s'approchant de sa mère.

==> Importance de la sécurité dans une relation amoureuse = définition de l'attachement adulte.

C. Selon Ainsworth, 1990.

A l'âge adulte,la recherche de sécurité se substitue à la recherche de proximité.

Définition des styles d'attachement romantique.

Chez les sécures :

- Aucune difficulté à devenir intimes.

- Confiance en leur partenaire.​​​​​​​

Chez les ambivalents :​​​​​​​

- Demandes affectives démesurées

- Frustration

- Inquiétude quant à la relation

- Peur d'être abandonné

- Remise en question incessante sur la sincérité de l'amour de l'autre

=> Soupçons, dépendance, jalousie, contrôle, domination.

Chez les évitants :

- Souhait d'échapper à la dépendance affective

- Non- écoute de leurs propres besoins d'attachement et de ceux d'autrui

- Pas de proximité avec les autres

- Rejet du « trop » d'intimité

D. Indices révélateurs d'un sentiment d'insécurité à tout âge ( 1989).

- Préoccupation sur l'endroit où se trouve la figure d'attachement.​​​​​​​

- Manque de confiance en elle.

- Colère et ressentiment éprouvé à son égard.

- Incapacité à rechercher ou à profiter de son soutien en cas de besoin.

- Absence de sentiment envers elle.

- Difficulté à s'en séparer.

- Réaction d'anxiété chez les adultes en cas de séparations même temporaires ( 1996)

E. Perte d'une personne aimée (Bowlby, 1980 ).

- La réaction des veufs au décès de leur conjoint est très proche de celles de jeunes enfants séparés de leur mère.

- successions identiques de phases de protestation, de désespoir et de détachement.

2. L'exploration de l'environnement chez l'adulte.

A. Relation avec la figure d'attachement.

- Si relation avec FI menacée : difficultés de concentration

- Si confiance en son accessibilité : Capacité à s'intéresser à l'environnement.

B. Parallèle entre l'exploration chez le BB et le travail chez l'adulte. ( Hazan)

Objectif : dégager le fonctionnement professionnel propre à chaque style d'attachement.

Chez les sécures :​​​​​​​

- Vie professionnelle plus intéressante

- Equilibre

Chez les évitants :​​​​​​​

- Consacration presque exclusive au travail.

- Très peu de place pour la vie sociale

- Relative insatisfaction professionnelle​​​​​​​

- La focalisation et l'intérêt porte sur des questions non- affectives

==> But : Détourner leur attention de leur besoin d'attachement.

Chez les ambivalents :​​​​​​​

- Difficultés de concentration au travail

- Tendance à la divagation en songeant à des préoccupations relationnelles.

- Désinvestissement dans le travail traduit par des revenus inférieurs à ceux d'autrui​​​​​​​

- Ambivalence chez l'adulte étroitement liée à celle de l'enfant :

=> Attention accaparée par l'hyper- activation du système d'attachement

=> Incapacité à se focaliser sur un autre domaine que la relation affective.

3. Fonction de l'attachement dans une perspective évolutionniste.

A. Spécificités de la relation conjugale.

Absence de certaines spécificités de la relation conjugale dans la relation aux parents.

Distinction entre attachement adulte et filial = Symétrie et réciprocité des échanges :​​​​​​

- La mère assiste son enfant qui reçoit ses soins.

- Dans la relation amoureuse, chacun trouve en l'autre une source de réconfort et lui sert de soutien.

- Rapports sexuels.

​​​​Sexualité = pulsion d'adulte = création de lien d'attachement durable = besoin

=> Participation à la survie de l'espèce

=> Inscription dans une perspective évolutionniste ( Bowlby, 1980)

- Selon Belsky, 1999​​​​​​​

L'objectif principal de la fonction d'attachement dans le couple est d' assurer la survie de l'espèce par le biais de la reproduction.

B. Rapport entre style d'attachement et comportement sexuel ( Miller & Fishkin, 1997)​​​​​​​

- Chez les évitants :​​​​​​​

- Pratiques sexuelles plus libertines​​​​​​​

- Relations multiples, superficielles, de courte durée.​​​​​​​

- Chez les sécures :

- Activité sexuelle plus restreinte

- Relations plus proches

- Engagement à long terme

​​​​​​​- Chez les ambivalents :

Plus de plaisir dans la tendresse que dans les comportements purement sexuel.

C. Influence de l'expérience personnelle sur le fonctionnement psychologique, comportemental mais aussi sur le style de vie sexuelle.

- Selon Belsky, Steinberg & Draper, 1991, il existe une variation des stratégies de reproduction des adultes en fonction de leur environnement.

- Chez les sécures :

​​​​- Construction sur un modèle de l'environnement social où protection et soins sont assurés.​​​​​​​- Nécessité des engagements durables des figures d'attachement dans les relations

​​​​​- Perception de l'environnement comme peu menaçant et favorable à la survie des individus.​​​​​​​

- Investissement dans leur fonction parentale.​​​​​​​

- Choix d'avoir un nombre limité d'enfant.

- Chez les évitants :

- ​​​​​Construction sur un modèle où l'environnement extérieur paraît hostile et peu sécurisant.​​​​​​

- Protection assurée par les parents = minime et peu fiable => vision d' une fonction parentale limitée.

​​​​​​​- Conception de la vie comme une succession d'épreuves.​​​​​​​

- Préparation de leurs enfants aux difficultés de l'existence en leur apportant peu d'assistance.

- Réduction de l'investissement parental => enfant face à sa vulnérabilité => idée d'une fragilité de la vie => maximisation de la reproduction pour assurer la survie de l'espèce

- Chez la femme ambivalente :

- ​​​​​Plus encline à materner son conjoint​​​​​​​

- Dérive d'un mode de fonctionnement adopté durant l'enfance

- Elle est élevée pour s'occuper des autres e participer à l'entretien du foyer.​​​​​​​

- Elle décourage son enfant de toute prise d'autonomie.

​​​​​​- Elle éprouve des difficultés à se séparer de son enfant.​​​​​​​

==> Induction chez l'enfant d'une réaction d'anxiété lors des séparations.

==> Induction d'une adoption d'un rôle protecteur vis-à-vis de sa mère.

==> Assurance d'une fonction parentale auprès des autres enfants de la fratrie.

==> Prise en charge par l'enfant de la survie de la famille.

- Généralisation de cette tendance à s'occuper d'autrui à l'ensemble des relations affectives.

==> Retentissement sur le fonctionnement du couple à l'âge adulte.

==> Sexe = stragégie pour renforcer chez l'autre l'attachement à leur égard.

D. Perspective évolutionniste et théorie de l'attachement

- La perspective évolutionniste est très intéressante dans la théorie de l'attachement :

- Aspect vital de ce besoin et nécessité dans la vie de la personne.

- L'attachement entre adulte facilite la survie des enfants en leur procurant deux figures d'attachement plutôt qu'une seule pour les élever et subvenir à leurs besoins.

- La présence d'une seconde figure d'attachement sans être nécessairement le père réduit le risque d'inadaptation sociale.

- L'attachement d'un parent à un autre adulte contribuerait à un meilleur développement de l'enfant s'il bénéficie de leur protection conjointe.

4. La mesure des modalités d'attachement adulte.

A. Elaboration du CRI  par Crowell, 1993.

- Le CRI est un entretien calqué sur le modèle de l' AAI pour mesurer l'état d'esprit d'attachement relatif à la vie de couple.

- Il est orienté vers les relations amoureuses passées et vers la nature de la relation actuelle.

- Il consiste à demander à la personne interrogée ne description de son partenaire et de ses échanges avec lui.

- Les questions portent sur :

- L'effet de la relation sur la personne

- Ce que la personne en retire

- Les espoirs et les craintes quant à l'avenir de la relation

- Le couple parental.

​​​​​​​- Conception d'un système de codage pour la classification des sujets selon leur style d'attachement.

​​​​​​​- La classification est basée sur la cohérence entre cognitifs et émotions.

B. L'entretien d'attachement aux pairs : Batholomew & Horowitz, 1991.

- Le PAI s' appuie sur l'idée suivante de Bowlby , 1973 :

« Une personne développe une certaine image d'elle-même et des autres en fonction des soins reçus dans son enfance par ses figures d'attachement. »

​​​​​​​=> Les MIO de soi et des autres sont soit positifs soit négatifs.

- En parallèle aux 4 combinaisons possibles entre MIO de soi et MIO d'autrui, définition de 4 catégories.

​​​​​​​Sécures :

- Construction de MIO positifs d'eux-mêmes et d'autrui

- Engagement facile dans une relation

- Confiance en leur avenir avec leur partenaire.

​​​​​​​- Détachés :

- Mio positifs d'eux-mêmes

- Mio négatifs des autres

- Autrui = peu fiable et rejetant

- Ne comptent que sur eux- mêmes

- Aiment garder leur indépendance

=> Protection contre la déception

=> Refus d'être dans une position vulnérable.

- Préoccupés :

- MIO négatifs d'eux-mêmes

- MIO positifs des autres

-  Désir de relation proche avec autrui

- Pensent ne pas mériter l'amour d'autrui

- Importance du sentiment d'insécurité

- Crainte d'être abandonné.

- Craintifs :

- Mio négatifs d'eux-mêmes et des autres

- Image défavorable d'eux-mêmes

- Pensent qu'ils ne peuvent être aimés

- Leur vision d'autrui = personnes rejetantes sur lesquelles on ne peut compter.

​​​​​​​!!! Le PAI ne concerne que les relations entre adultes

​​​​​​​- La sécurité d'attachement ne correspond pas à la même notion entre PAI et AAI

- La catégorie des personnes craintives = absence d'équivalence dans l' AAI.

C. Conception du Ca- Mir par Pierrehumbert & Karmaniola, 1996.

​​​​​​​- ​​​​​​​But : Identification des modèles de relation.

​​​​​​​- Présentation sous forme de Q-sort.

- Inscription de chaque item sur une carte

​​​​​​​- Tri de la carte en fonction de son degré de véracité

- Il renvoie aux expériences d'enfance et aux relations actuelles avec les proches.

​​​​​​​- Il repose sur les représentation que l'adulte garde de son vécu.

​​​​​​​- Il permet une description des stratégies primaires d'attachement ( sécurité/insécurité) repérées dans l'AAI avec une fiabilité satisfaisante.

- Référence non exclusive à la relation aux parents

- Outil d'évaluation fin et facile d'utilisation

D. Les échelles différentielles sémantiques EDITIG : Miljkovitch, 1999​​​​​​​

- Indication dans la comparaison des représentations d'attachement :

- D'une même personne concernant deux relations différentes

==> Perception de soi dans la relation avec la mère et avec son conjoint.

- De plusieurs personnes concernant une même relation

==> Perception d'une femme et de sa mère concernant leurs conjoints respectifs.

​​​​​​​- Application à tous types de relation d'attachement.

- Elles donnent une idée des représentations conscientes de la personne.

- Les quatre échelles de score :

- Souplesse

- Engagement

- Implication

- Satisfaction

​​​​​​​- Non renvoi à des normes déterminées aux prototypes d'attachement

==> Non attribution aux sujets d'une classification ou d'un type particulier.

​​​​​​​- Mise en évidence des similitudes entre différentes représentations chez un même individu ou entre deux personnes.

E. Les échelles différentielles EDICODE : Pierrehumbert, 1999.

​​​​​​​- Comparaison entre deux personnes ou deux groupes de personnes.

​​​​​​​- EDICODE est à l'usage unique de l'examinateur.

​​​​​​​- Non-conçu pour le codage d'un entretien particulier.

​​​​​​​- Application à tout entretien semi-structuré traitant des relations proches.

​​​​​​​- Procédure inspirée :

​​​​​​​-Du paradigme de l'attachement

- De la méthode d'analyse de l'AAI.

​​​​​​​- Description des caractéristiques de discours de 'interviewé supposées révélatrices de son état d'esprit et non de son contenu.

​​​​​​​- Composition de cinq échelles :

​​​​​​​- Fluide

- Cohérent

- Adéquat

- Réflexif

- Authentique

​​​​​​​- Il est rempli par l'interviewer juste après l'entretien ou par un codeur externe sur base d'un enregistrement audio.

​​​​​​​- Alternative intéressante à l'AAI :

​​​​​​​- Facilité d'accès grâce à sa publication et l'absence de formation particulière

- Plus économique car codage rapide et aucune contrainte à retranscrire intégralement les entretiens.

- Utilisation plus vaste.

- Application à l'étude des relations entre adultes.

​​​​​​​- Non conçu pour classer les gens selon un style d'attachement particulier.

F. Conclusion.

​​​​​​​- ​​​​​​​Etude des modèles e relation de l'adulte = différentes méthodes d'évaluation

==> Importance de considérer le type de relation d'attachement.

- AAI = référence aux expériences avec les parents

==> Inadapté pour étudier le lien amoureux.

- CRI = renvoi spécifique à la relation de couple.

- Les autoquestionnaires :

- Types de conclusion différents que celles des entretiens.

- Apparition du facteur de désirabilité sociale.

- Ne peuvent mesurer que ce dont les sujets ont conscience.

- Corrélations avec les comportements observés, les entretiens et les rapports d'observateurs externes.

- Pertinence démontrée à travers le pouvoir de prédiction quant à l'évolution d'une relation.

5. Les réactions au stress dans un milieu naturel.

A. Etude de Mikulincer, 1993

​​​​​​​- Objet : questionner les soldats, à leur retour de la guerre du golf, sur leurs comportements vis-à-vis des autres durant les combats.

​​​​​​​- Sécures : recherche de soutien auprès des autres soldats.

​​​​​​​- Evitants :

​​​​​​​- Attitude hostile

- Somatisation de leur anxiété

- Distanciation par rapport à la situation

- Désactivation du système d'attachement

​​​​​​​- Ambivalents :

​​​​​​​- Attitude hostile

- Somatisation de leur anxiété

- Déprime

- Rumination à propos de la guerre

- hyper- activation du système d'attachement.

B. Paradigme expérimental visant à activer les besoins d'attachement de jeunes femmes.

​​​​​​​- Imaginé par Simpson, Rholes & Nelligan en 1992.

​​​​​​​- En analogie avec la SI.

​​​​​​​- Question : « Comment utilisent-elles leur figure d'attachement ( conjoint) comme base sécurisante pour gérer la détresse ? »

​​​​​​​- Déroulement

​​​​​​​- Elles reçoivent l'information de leur participation à une expérience anxiogène.

è Elles sont filmées à leur insu dans une salle d'attente avec leur conjoint.

​​​​​​​- But : analyser les comportements de recherche de sécurité chez les femmes et ceux indiquant soutien et réconfort de la part des hommes.

​​​​​​​- Résultats

​​​​​​​- Femmes sécures :

​​​​​​​- Recherche de réconfort plus le niveau d'anxiété monte.

- Apport d'un soutien croissant des hommes sécures.

- Diminution de soutien des hommes évitants.

- Aucun pattern particulier chez les hommes ambivalents.

​​​​​​​- Femmes évitantes :

​​​​​​​- Inhibition du système d'attachement

- Isolement ou évitement

- Diminution de la recherche du réconfort plus le niveau d'anxiété augmente.

​​​​​​​- Conclusion 

- Reflet du degré d'activation du système d'attachement sur deux niveaux :

- Comportemental

- Psychologique​​​​​​​

6. Les réactions à la séparation

A. Etude menée en situation naturelle par Fraley et Shaver, 1997.

- Déroulement.

- Dans une salle d'aéroport, ils demandes aux couples sur le point de se séparer ou non de remplir un rapide questionnaire sur leur style relationnel.

- Ensuite, ils les observent à leur insu.

- Analyse.

- Observation de différents comportements entre les personnes sur le point de se séparer de leur partenaire et les autres.

- Si préparation à la séparation :

- Activation du système d'attachement.

- Protestations contre la séparation ( pleurs)

- Comportements de tendresse

- Plus grande intimité sexuelle ( caresses)

- Les personnes détachées se détournent plus souvent de leur partenaire comme pour précipiter la séparation.

B. Effets de la distance physique sur l'individu dans sa relation à l'autre.==> Supposition : éviter tout sentiment de dépendance et d'attachement rendant la séparation plus pénible.

- Etude réalisée par Feeney en 1998.

Déroulement :

Les couples passent un court entretien sur leurs expériences de séparation physiqu

- Chaque conjoint est interrogé séparément.

- L' entretien porte sur le ressenti , la réaction, et l'affectation de la relation par la suite

Constatations chez les personnes sécures :

- Reconnaissance d'un besoin de redéfinir la relation avec le conjoint.

- Moins enclins à répondre à la séparation par un sentiment d'insécurité.

- Développement de stratégie pour faire face à la séparation.

- Tentative de négociation d'un moyen de gérer la situation avec leur conjoint.

- Rapport de conséquences positives dues à la séparation.

C. Impact de la séparation sur la vie de couple.

​​​​​​​- Etude menée par Cafferty, 1994

​​​​​​​- Questionnaire rempli par des soldats ayant combattu dans la guerre du golf quatre mois après leur retour aux USA.

​​​​​​​- Chez les soldats sécures :

​​​​​​​- Plus d'affects positifs dans la description de leurs retrouvailles.

​​​​​​​- Moins de conflits et plus de satisfaction conjugale depuis leur retour.

​​​​​​​- Même tendance observée chez les compagnes sécures.

​​​​​​​- Différence inter-individuelle plus grande chez les hommes car environnement non familier et stressant durant la séparation 

==> Système d'attachement plus sollicité.

==> Apparition de stratégies comportementales d'attachement

- Révélation de l'étude : l' activation du système d'attachement est plus liée à l'augmentation des facteurs anxiogènes.

D. Les réactions aux séparations définitives.

- Etude de Simpson, 1994 portant sur la manière dont réagissaient à la rupture les partenaires des personnes qui venaient de se séparer.

- Les hommes évitants disent ressentir moins de détresse que les autres.

- ​​​​​​​Etude de Feeney & Noller, 1992 :

- ​​​​​​​Chez les évitants :

  • Moins de tristesse
  • Soulagement

​​​​​​​- Chez les ambivalents :

  • Réaction de surprise
  • Aucun soulagement

​​​​​​​- Chez les sécures : aucun pattern significatif.

E. Conclusion.

  • Variation des réactions à la séparation d'un adulte à l'autre en fonction de son style d'attachement.
  • Conditionnement de l'individu dans ses relations adultes avec ses enfants et ses partenaires amoureux par les expériences vécues dans le passé et la manière dont elles ont été assimilées.

7. Représentation d'attachement et résolution de conflit.

A. Liaison entre sensibilité à l'égard du partenaire et style d'attachement.

​​​​​​​- La sensibilité à l'égard du partenaire serait cruciale pour :

  • Repérer certains problèmes
  • Entrer en confiance avec lui/elle

​​​​​​​- Auto- questionnaire de Kunce & Shave, 1994

​​​​​​​- Destiné à évaluer la manière dont on se comporte avec un partenaire amoureux.

​​​​​​​- Division en quatre échelles

  • Proximité
  • Sensibilité
  • Coopération
  • « Maternage compulsif »

​​​​​​​- Chez les sécures : scores de proximité et de sensibilité les plus élevés

​​​​​​​- Chez les détachés : pattern inverse.

​​​​​​​- Chez les préoccupés et les craintifs : peu de sensibilité et tendance au maternage compulsif.

​​​​​​​- Conclusion : Poussé à instaurer un type de fonctionnement avec son partenaire, chacun n'est pas disposé de la même manière à être à l'écoute et à interagir efficacement avec lui dans les moments de désaccord.

B. Etude de Pistole, 1989

​​​​​​​- Données empiriques recueillies auprès d'étudiants vivant en couple.

​​​​​​​- Chez les sécures :

​​​​​​​- Utilisation de stratégie constructive pour régler un différend avec leur partenaire.

​​​​​​​- Compromis.

​​​​​​​- Recherche de solution au conflit.

C. Système d'évaluation des comportements d'attachement adulte.

- Dispositif expérimental.

​​​​​​​- But : observer les comportements d'apport et de recherche de réconfort dans une situation conflictuelle à répétition au sein du couple.

​​​​​​​- Chez les sécures :

​​​​​​​- Aptitude plus grande à apporter du réconfort à leur partenaire.

​​​​​​​- Intérêt porté aux dires du partenaire.

​​​​​​​- Reconnaissance et compréhension de la détresse.

​​​​​​​- Disponibilité.

​​​​​​​- Coopération.

​​​​​​​- Les femmes sécures parviennent à mieux rechercher du réconfort auprès de leur partenaire.

​​​​​​​- Concordance des résultats avec les réactions observées dans une situation de stress ( Simpson, Rholes & Nelligan, 1992 : voir point 5.B)

D. Jeu à des «  Situations » : Feeney, 1998.

​​​​​​​- But : faire jouer à des couples des « Situations »

​​​​​​​- 1ère situation : deux conjoints sont censés régler un conflit d'intérêt (comment passer leur temps libre).

​​​​​​​- 2ème situation :

  • L'homme reçoit la consigne d'être froid et distant avec sa femme
  • La femme doit regagner une plus grande proximité avec lui.

​​​​​​​- 3ème situation : idem que la précédente mais inversion des rôles

​​​​​​​- 4ème situation :

​​​​​​​- Situation de contrôle

​​​​​​​- But : obtenir un point de comparaison sur le fonctionnement des sujets en dehors des problématiques d'attachement.

​​​​​​​- Les couples doivent traiter une question autre que celle de l'attachement.

​​​​​​​- Avant le jeu : les participants évaluent leurs attentes sur le comportement et les attentes de leur conjoint.

  • Après chaque interaction :
  • Description du degré d'inconfort et de satisfaction sur leurs échanges.
  • ​​​​​​​Evaluation des affects, du comportement verbal et des modes de conversations des participants.

​​​​​​​- Chez les sécures :

​​​​​​​- Ressenti positif vis-à-vis de leur relation et de leur partenaire.

​​​​​​​- Moins d'affects négatifs et de comportements évitants.

​​​​​​​- Modes de communication plus efficaces face à l'attitude distante du partenaire.

​​​​​​​- Chez les insécures :

​​​​​​​- Manifestation d'affects négatifs

​​​​​​​- Si relation menacée : nette différence entre les individus.

​​​​​​​Conclusion : l'attachement sécure constitue un facteur de résilience favorisant les réponses constructives à la détresse ( Mikulincer & Florian, 1998)

8.Modèles de relations avec les parents et fonctionnement dans le couple.

A. Travaux de Ricks ( 1985) & Rutter ( 1988)

- Le développement d'un attachement insécure durant l'enfance prédispose à des difficultés dans le couple à l'âge adulte.

B. Selon Owens, Crowell & Treboux, 1995

​​​​​​​- Au niveau des représentations , l'état d'esprit à l'égard du conjoint est parfois assez proche de celui à l'égard des parents.

  • Chez les hommes : dénigrement de la mère ==> dénigrement de la femme.
  • Chez les femmes : idéalisation du père ==> idéalisation du conjoint.

​​​​​​​- Existence d'une concordance significative entre la sécurité exprimée vis-à-vis des parents et celle vis-à-vis du conjoint.

​​​​​​​==> Transaction du modèle d'expérience avec les parents dans la relation de couple.

​​​​​​​==> La sécurité d'attachement favorise le bon fonctionnement du couple.

​​​​​​​==> Entente au sein du couple peu fréquente chez les insécures.

C. Questions et résultats.

- La sécurité d'un seul des conjoints suffit-elle à l'harmonie conjugale ?

- Faut-il absolument deux partenaires ayant un attachement sécure pour favoriser l'harmonie conjugale ?

- Résultats de Cohn, 1992 : interactions proches entre les couples dont un seul des partenaires est sécure et ceux où les deux le sont.

- Réponses à l'auto- questionnaire de Senchak & Léonard, 1992 

- Dans les couples mixtes ( sécure + insécure) ou dans les couples insécures ( deux insécures), l'intimité, le fonctionnement, les tendances à l'évitement ou à l'agression verbale lors des conflits sont équivalentes.

​​​​​​​- Dans les couples sécures ( 2 sécures) : bonne entente conjugale.

​​​​​​​- En conclusion : résultats contradictoires => renvoi à un ensemble d'autres facteurs ( patience et tolérance) => question plus complexe et différente pour chaque relation.

D. Conclusion.

​​​​​​​- La capacité à maîtriser la frustration acquise auprès des parents contribue à l'harmonie du couple.

​​​​​​​- L' insécurité d'attachement prédispose à un manque de contrôle de l'affectivité ==> impossibilité de gérer les problèmes.

​​​​​​​- Une base sécure favorise la gestion des problèmes affectifs ou relationnels

9. Les réactions au conjoint.

A. L'état d'esprit à l'égard du conjoint :​​​​​​​

- Découle de celui que l'on a envers les parents.

- Dépend du conjoint lui-même et de ses représentations gardées de ses propres expériences d'enfant.

B. Influence du partenaire.

​​​​​​​L'influence du partenaire est limitée car il est très difficile de se construire une représentation cohérente du couple avec un conjoint sécurisant si on est soi-même peu cohérent ( Owens, Crowel & Pan, 1995)

C.Qualité de la communication et du degré de satisfaction.

- ​​​​​​​Variation en fonction du style d'attachement du conjoint ( Feeney, Noller, Callan , 1994)

- ​​​​​​​Chez les personnes sécures au niveau des représentations : attitudes positives chez le partenaire.

- ​​​​​​​Femme : si partenaire sécure = apport de son soutien.

​​​​​​​- Homme : si femme sécure = plus à l'écoute en cas de désaccord.

D.Interaction différentes avec des conjoints d'attachement différents.

​​​​​​​- Pietromonaco & Carnelley, 1994

​​​​​​​- Objet : les personnes doivent s'imaginer avec des partenaires décrits comme étant tour-à-tour typiquement sécures, évitants, préoccupés.

​​​​​​​- Chez les sécures : moins de sentiments positifs envers les partenaires insécures.

​​​​​​​- Chez les insécures évitants :

​​​​​​​- Moins de sentiments positifs envers un partenaire évitant

​​​​​​​- Plus de sentiments positifs envers un partenaire préoccupé.

​​​​​​​- Le déroulement d'une relation dépend donc des styles d'attachement des deux partenaires et de leur intéraction .

E. Le choix d'un partenaire particulier dépend- il du type de relation qu'il autorise ?

​​​​​​​Création d'un MIO de la relation avec le partenaire comme le nourrisson.

​​​​​​​- MIO spécifique à la dyade formée avec le conjoint.

​​​​​​​- Cours de la relation davantage orientée par les expériences passées car plus nombreuses que celles d'un bébé.

​​​​​​​- Succession de phases dans la relation amoureuse.

​​​​​​​- L'état passionnel :

​​​​​​​- Consacration exclusive de l'esprit à l'autre.

​​​​​​​- Présence de l'autre = finalité première de la vie ==> peur de le perdre.

​​​​​​​- Assimilation à une forme de préoccupation ou d'hyper- activation du système d'attachement.

​​​​​​​- Relation empreinte d'incertitudes.

​​​​​​​- Relation entre l'enfant recevant des soins imprévisibles et l'adulte passionné.

​​​​​​​- L'adulte peut devenir passionné quand il doute de l'amour de l'autre qu'il croit avoir ressenti à un moment donné.

​​​​​​​- En cas de rupture, la personne délaissée :

​​​​​​​- Recherche un sens au comportement de l'autre.

​​​​​​​- Pense s'être trompé sur l'autre.

​​​​​​​- Eprouve une sensation invalidant le partage ==> plus grande déception ==> augmentation du vide ressenti par le départ de l'autre.

- Le travail psychique , en cas de rupture, est mis en relation avec les notions de stratégies représentationnelles et de cohérence ( Main)

- La passion amoureuse peut n'être qu'une étape dans la construction du couple.

10. Le choix d'une association.

A. Bowlby, 1979

- Si un adulte s'attache profondément à une personne ,

- Si l'enjeu affectif de la relation est important

==> Alors, ce sont les modèles les plus précoces et les moins conscients qui guident son comportement.

B. Strauss, 1946 : Choix du partenaire en fonction de sa ressemblance avec le parent auquel on est le plus attaché pendant l'enfance.

​​​​​​​- Considérations de Bowlby :

- La relation de l'enfant avec sa figure d'attachement principale influencerait sur ses relations futures.

- Sa référence majeure est la mère.

​​​​​​​- Selon une étude utilisant EDITIG :

​​​​​​​- Choix du conjoint en fonction de la mère pour instaurer avec lui une relation du même type.

​​​​​​​- Incidence de la relation avec la mère sur la perception du conjoint et le comportement adopté à son égard.

C.Le point de vue psychanalytique : Lemaire, 1995

​​​​​​​- L'image du parent de même sexe sert de référence majeure dans le choix d'un conjoint.

​​​​​​​- L'attente vis-à-vis du partenaire : qu'il joue le rôle du sexe opposé puisque ce dernier est hors d'accès.

​​​​​​​- Tentative de recréer le couple parental.

​​​​​​​- Le style de relation établie avec le partenaire est déterminé d'après le modèle de relation père/mère en référence positive, négative ou les deux simultanément.

​​​​​​​- Les travaux de Owens, Crowell & Pan , 1995 tendent à confirmer l'existence d'une référence parentale comme modèle de partenaire amoureux seulement pour les hommes.

​​​​​​​- La vision que les hommes ont de leur épouse est proche de celle qu'ils ont de leurs deux parents mais ressemble aussi à la vision que chacun de leur parent a de son conjoint.

​​​​​​​- Au niveau des représentations : Miljkovitch, 1999

​​​​​​​- Les hommes : Intériorisation des représentations de Soi de leurs deux parents.

​​​​​​​- Les femmes : Influence des représentations de Soi de leur père uniquement.

D. Choix du partenaire en fonction de sa propre organisation défensive.

​​​​​​​- Selon Bowlby, l'objectif d'une homéostasie représentationnelle est primordial dans la mise en place de nouvelles relations.

- Les caractéristiques du partenaire ne doivent pas déstabiliser l'individu.

- Elles doivent contribuer à mieux nier ses limitations ==> possibilité si les deux partenaires présentent les mêmes défaillances ==> Attribution à l'autre plutôt qu'à soi.

E. Etude sur les ressemblances des MIO des conjoints.

​​​​​​​- Méta-analyse des AAI de 226 couples = concordance légère mais significative entre partenaires .

- Ressemblance surtout observée chez les couples sécures/sécures et désorganisé/désorganisé.

- L'étude ne permet pas de savoir :

- Si les partenaires ont été amenés à se ressembler au fil du temps.

- Si le conjoint a été choisi car il avait le même style d'attachement que soi.

​​​​​​​- Utilisation du CRI : concordance beaucoup plus élevée ( 78%) entre les deux conjoints ( Owens, 1995).

F. Maintien du couple.

​​​​​​​Certaines associations sont plus favorables au maintien du couple.

- Selon Kirkpatrick & Davis , 1994 :

- Stabililité dans la relation entre une femme ambivalente et un homme évitant.

- Pourquoi ?

- Le comportement étouffant et avide de la femme exacerbe et conforte la position de retrait du conjoint.

​​​​​​​- La réserve du conjoint confirme les attentes de la femme et la maintient dans l'idée que les relations affectives sont une source de frustration.

​​​​​​​- Conclusion

​​​​​​​- Chacun peut continuer à fonctionner selon le mode de relation appris pendant l'enfance.

​​​​​​​- Chacun reste à l'abri de toute réorganisation psychique.

​​​​​​​- L'Insécure y trouve donc une certaine forme de sécurité.

G. Constance des modes de relations de l'enfance jusqu'à l'âge adulte.

​​​​​​​- Chez les sécures :

​​​​​​​- Habitude à une attention de qualité de la part de ses figures d'attachement.​​​​​​​

- Mêmes attentes vis-à-vis de son partenaire.

​​​​​​​- Si non-réponse à son attente : malaise ressenti.

​​​​​​​- Sensation que le malaise peut être évité au vu de son passé.

​​​​​​​==> Insatisfaction d'une relation insécurisante.

​​​​​​​Chez les insécures :

​​​​​​​- Recherche permanente de l'approbation et de la reconnaissance de ses figures d'attachement.

​​​​​​​- Peur de les perdre et de ne pouvoir compter sur leur disponibilité

​​​​​​​- Représentation des relations comme fonctionnant de cette manière.

​​​​​​​- Possibilité d'y trouver une manière d'exister.

​​​​​​​- L' absence de crainte accompagnant la confiance et le sentiment de sécurité engendre :

​​​​​​​- L'impression que la vie est en suspens.

​​​​​​​- La recherche d'un nouveau moteur pour sa quête d'affection.

​​​​​​​- Si la relation est sécurisante, elle paraît dénuée d'intérêt.

​​​​​​​- Pour continuer d'exister comme ils l'ont toujours fait, il est essentiels qu'ils ressentent un manque dans leur relation ( fantasmé ou étayé par une stratégie évitante ou ambivalente du conjoint).

​​​​​​​- Chez les détachés :

​​​​​​​- Selon le CAMIR, les personnes ayant un modèle de type détaché s'associeraient entre elles ( Miljkovitch, 1999)

​​​​​​​- Elles cherchent à être confortées dans leurs stratégies évitantes.​​​​​​​-

- Choix du partenaire selon des critères physiques ou de premières impressions.

​​​​​​​- Relation durable si son image correspond à celle assurant une stabilité des modes d'échanges et des représentations d'attachement.

- Relation menacée si la réalité du partenaire ne correspond pas assez à cette image

==> décalage entre ce qui est attendu de l'autre et ce qui est.

H. Conclusion.

​​​​​​​- ​​​​​​​Confirmation de l'idée de Bowlby : «  Le choix d'un partenaire et la mise en place d'une relation sont déterminés par les modèles de relations développés au cours de l'enfance au contact des parents.

- L'influence des relations observées et indirectement vécues ne sont pas abordées dans la conceptualisation des MIO.

- Au vu des études menées, les MIO intégreraient ce qui est vécu dans ses propres relations avec les autres et ce qui est vu.

- La relation amoureuse durable :

- Modifie progressivement par sa charge émotionnelle les attentes formées par rapport à la vie.

- Peut encourager une personne dans son fonctionnement.

​​​​​​​- Peut aussi représenter l'occasion de se libérer d'un modèle marqué par l'insécurité et le manque de confiance.

11. La perte d'une figure d'attachement.

A. Bowlby, 1980

​​​​​​​- La perte ressentie face au décès d'un proche résulte de la persistance du fonctionnement du système d'attachement.

- La personne survivante, poussée par l'absence du défunt, le recherche et tente de retrouver sa proximité.

- Rosenblatt, 1976 : la perte d'un être cher provoque une profonde détresse chez tous les êtres humains du monde.

- Bowlby ( 1969 – 1982) : les animaux dépendant à la naissance d'une figure d'attachement primaire pour leur protection et leur survie protestent vivement et expriment de la détresse lors de sa disparition.

B. Les différentes étapes dans la réaction à la perte.

- Identifiées par Bowlby, 1969 – 1982

- Rapprochement avec celles décrites chez l'enfant confronté à la séparation.

- L'observation d'adultes séparés de leur conjoint par la mort est évocatrice de ce que traverse l'enfant retiré de son environnement familial.

​​​​​​​- Mêmes mécanismes psychologiques dans les réactions aux séparations brèves et définitives ( 1980).

​​​​​​​-Travail de deuil :

​​​​​​​- Mal indispensable au rétablissement de l'équilibre des personnes endeuillées.

​​​​​​​- Réorganisation cohérente des modèles internes.

​​​​​​​- Reconnaissance de l'absence de la figure d'attachement sans isolation défensive des affects liés à la disparition.

​​​​​​​- La phase initiale d'engourdissement : la personne ne parvient pas à réaliser la mort de l'autre car c'est un évènement trop douloureux , incompréhensible, inattendu.

​​​​​​​- La phase 2 de protestation :

​​​​​​​- Prise de conscience de la réalité.

​​​​​​​- Rappelle la réaction de l'enfant séparé de sa figure d'attachement.

- Ressassement de pensées relatives au défunt.

​​​​​​​- La phase 3 de désespoir :

​​​​​​​- Profonde solitude, impuissance.

​​​​​​​- Prise de conscience du caractère définitif de la perte.

​​​​​​​- Désorganisation des habitudes

​​​​​​​- Etat dépressif de 1 à 3 ans ou plus.

​​​​​​​- La phase 4 de détachement/ réorganisation ( 1980)​​​​​​​

- Etat de détachement apparent mais non réel à l'issue du travail de deuil.

​​​​​​​- Prise en compte des capacités de l'adulte à traiter les informations relatives au décès sur le plan cognitif et affectif ==> utilisation du terme « Réorganisation »

​​​​​​​- Continuité de l'attachement avec adoption d'un comportement adapté à la nouvelle réalité ==> réorganisation des représentations de la personne endeuillée et du défunt.

C. Blocage à un stade du travail de deuil.

​​​​​​​En fonction de l'organisation du système d'attachement au cours du développement .

​​​​​​​- Constatations de Fraley & Shaver, 1999

​​​​​​​- Chez le bébé placé dans la SE : existence de patterns évitants , sécures ou ambivalents.

​​​​​​​- Dans les réactions de deuil, continuum allant de l'absence à l'évitement de la détresse jusqu'à une détresse chronique et intense.

​​​​​​​- L'enfant placé dans la SE réalise une version miniature du travail de deuil dans sa gestion de la solitude.

​​​​​​​- Enfant Sécure :

​​​​​​​- Réaction vive à la séparation.

- Equilibre retrouvé facilement au retour de la figure d'attachement.

​​​​​​​- Enfant ambivalent :

​​​​​​​- Importance de la détresse

- Incapacité à se remettre même si conditions favorables .

- Ca évoque le deuil chronique.

​​​​​​​- Enfant évitant :

​​​​​​​- Calme et indifférence

​​​​​​​- Evitant lors du retour de la figure d'attachement.

​​​​​​​- Ca Evoque l'adulte évitant de penser au défunt.

D. Réaction saine au décès d'un proche selon Fraley & Shaver, 1999

​​​​​​​- Parvenir à maintenir un lien sécurisant avec le défunt tout en reconnaissant l'impossibilité de sa présence physique et de la satisfaction concrète de ses besoins d'attachement.

​​​​​​​- Compromis entre la réalité et le souhait de l'endeuillé.

​​​​​​​- Comment ?

​​​​​​​- Par la prière.

​​​​​​​- Par la croyance d'une fonction bienveillante et protectrice attribuée au défunt.

​​​​​​​- !!! Réserve émise par Bowlby : le maintien devient problématique si

​​​​​​​- Il est vécu comme quelque chose d'effrayant et désorganisateur.

​​​​​​​- Il interfère avec la capacité de fonctionner au quotidien.

E. Cas rapporté par Tyson & Rawson, 1996.

- ​​​​​​​Des jeunes femmes ayant perdu leur père gardent , depuis sa mort, l'impression d'une présence intrusive.

​​​​​​​- Point commun entre elles: sentiment d'avoir laissé des choses en suspens dans la relation avec leur père.

- Besoin permanent de devoir régler des comptes avec les parents = caractéristique des personnes préoccupées.

​​​​​​​==> Difficulté à se remettre d'un deuil car leur système d'attachement a toujours fonctionné de manière à solliciter la figure indisponible.

​​​​​​​==> Maintien dans un vécu de manque

​​​​​​​==> Anxiété et dépression

F. Le deuil inhibé ( Parkes, 1965)

​​​​​​​- A l'opposé du deuil chronique.

​​​​​​​- Caractéristiques :

​​​​​​​- Absence de tristesse , de colère ou de détresse sur le plan conscient.

​​​​​​​- Absence de perturbation notoire dans le quotidien.

​​​​​​​- Pas de recherche de soutien particulier .

​​​​​​​- Qui ? Les personnes ayant appris à ne compter que sur elles-mêmes.

​​​​​​​- Origines de cette auto- suffisance compulsive : les expériences précoces d'attachement ( Bowlby, 1980)

​​​​​​​- Explications

​​​​​​​- Les parents ont découragé l'enfant à exprimer ses émotions.

​​​​​​​- L'enfant inhibe ses besoins d'attachement et ne ressent plus le besoin de se reposer sur les autres.

​​​​​​​- L'affirmation de son indépendance et de son auto- suffisance persiste dans les situations de perte définitive.

​​​​​​​- Conséquences :​​​​​​​

- Difficulté d'adaptation

​​​​​​​- Troubles psychiques ou somatiques.

G. Recherche de Parkes & Weiss, 1983

​​​​​​​- Suivi de personnes veuves durant plusieurs années en évaluant leur degré de peine ressentie.

​​​​​​​- Les personnes exprimant le plus de peines après la mort de leurs conjoints sont celles qui sont en moins bonne santé physique et mentale 13 mois plus tard.

H. Conclusion de Wortman et Silver, 1989

​​​​​​​Les personnes ayant fait le plus grand travail de deuil s'adapteraient moins bien au décès

I. Test des hypothèses de Bowlby.

​​​​​​​1. Silver et Wortman, 1988

- ​​​​​​​Recherche sur les parents ayant dû affronter la mort subite de leur nourrisson.

​​​​​​​- 18 mois après le décès de leur enfant , plus le travail de deuil semble approfondi :

=> Plus la détresse des parents est grande.

=> Plus ils sont amers.

=> Plus ils sont contrariés par ce qui peut leur rappeler le drame.

​​​​​​​- Conclusion : Remise en question de l'utilité du travail de deuil.

​​​​​​​2. Selon Stroebe, Van den Bout & Schut, 1994

​​​​​​​- Leurs mesures correspondent plus à la détresse et la préoccupation qu'au travail de deuil proprement dit.

​​​​​​​- La peine mesurée = peine interférant avec d'autres pensées .

​​​​​​​- Exclusion d'une possibilité de prise de conscience, d'une réorganisation et d'une intégration : trois éléments essentiels du travail de deuil.

​​​​​​​3. Stroebe & Stroebe, 1991

​​​​​​​- Elaboration d'une échelle allant de l'évitement à la confrontation pour mieux aborder la question du travail de deuil.

​​​​​​​- En parallèle, mesure de la dépression après le décès :

​​​​​​​- Entre 4 et 7 mois

- Entre 14 et 24 mois

​​​​​​​- Suivi de 60 personnes veuves : 30 hommes et 30 femmes.

​​​​​​​- Les femmes recourant à des stratégies évitantes n'ont pas un score de dépression plus élevé à la dernière évaluation.

​​​​​​​- Les hommes évitants ont un score plus élevé de dépression à la dernière évaluation

!!! Aucune conclusion définitive ne peut être tirées de ces observations.

​​​​​​​4. Etude de Bonnano, 1995

- ​​​​​​​But : pallier les erreurs méthodologiques imputées à Worthman et Silver.

​​​​​​​- Déduction : les personnes ayant recours à des processus défensifs excluant de leur pensée la détresse suscitée par le décès d'un proche se remettent assez bien du deuil.

​​​​​​​- Méthodologie : Mesurer les processus défensifs en relevant la différence entre les affirmations verbales et les signaux de détresse psychologiques.

​​​​​​​- Entretien clinique doublé d'une mesure du rythme cardiaque.

- !!! Résultats en contradiction avec Bowlby.

​​​​​​​==> La détresse pourrait être déplacée sur un autre domaine

==> Non mesuré dans l'entretien portant exclusivement sur le décès

​​​​​​​- Explication de Fraley et Shaver, 1999

​​​​​​​- Réaction par un deuil inhibé = personne se complaisant dans l'autosuffisance et ayant des tendances détachées.

​​​​​​​- Les conséquences d'un deuil inhib » dépend de la structure défensive de l'individu.

​​​​​​​- La défense des personnes détachées est plus solide et efficace que celle des personnes préoccupées.

J. Conclusion.

​​​​​​​- Complexité des problèmes soulevés par la question du deuil.

​​​​​​​- Difficulté à les traiter.

​​​​​​​- Les recherches soulèvent des questions importantes sur la prise en charge des personnes endeuillées :

- ​​​​​​​Le travail de deuil et la confrontation à la souffrance qu'il entraîne sont-elles nécessaires et favorables au rétablissement de l'équilibre émotionnel ?

- ​​​​​​​L'inhibition de certaines cognitions n'est- elle pas préférable ?

​​​​​​​- Serait-il nécessaire d' ajuster les soins en fonctions de la dynamique de patient ?

 

Copyright Joh Hope, 14.05.2017

TDAR

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