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POSTFACE

Une société qui protège ses enfants par une nouvelle législation a des chances de tirer des leçons des témoignages des victimes et , avec le temps, de sortir de son ignorance. C'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles les pays scandinaves, qui ont interdits les châtiments corporels plus tôt que les autres, sont aussi beaucoup plus ouverts et montrent beaucoup plus de compréhension vis à vis de toutes les informations concernant les répercussions à long terme des mauvais traitements infligés à des enfants.

Les victimes de l'injustice qui ne peuvent pas tout à fait oublier la vérité, puisque leur corps l'a enregistrée depuis l'enfance, modifieront nécessairement la société par ce qu'elles savent et ce dont elles témoignent. En révélant leur propre histoire, elles nous sensibilisent à la vérité de notre propre enfance, et nous rendent plus conscients.

Ce processus est déjà engagé et rien ne peut l'arrêter. a partir de ce que nous apprenons tous les jours, il n'y a pas de retour possible, et les recherches psychologiques et historiques sur l'enfance confirment ce que les personnes concernées racontent aujourd'hui, ce qu'elles ne peuvent raconter qu'aujourd'hui.

Même si certains groupes ne veulent pas tirer les conclusions de ce phénomène parce qu'ils vivent toujours dans les représentations du dix neuvième siècle, la vérité s'établira sans eux, et sans doute aussi indépendamment des institutions établies. L'ouvrage de Florence Rusch et celui de Alice Miller, qui sont parus presque la même année et portent très significativement  des titres très voisins en allemand (le secret le mieux gardé et tu ne t'apercevras de rien) ont été écrits par deux femmes qui ignoraient tout l'une de l'autre, exerçaient des métiers différents, sur des continents différents, et qui ont quand même découvert la même vérité. Ce qu'A Miller a trouvé en tant que psychanalyste dans l'inconscient de ses patients, Florence Rusch l'a découvert dans la réalité, et elle en a eu la confirmation par des études historiques. Les informations qu'elle apporte sont d'une importance capitale même pour les formes de thérapies futures, car on ne peut mettre au point de méthode thérapeutique efficace  que sur la base de la vérité.

Toutefois, cette évolution ne se fait pas dans un mouvement linéaire unique commandé par une cause unique; c'est un mouvement d'interaction, voire un mouvement en spirale. Car les victimes ont besoin désormais de l'aide d'un thérapeute qui les amène à exprimer ce savoir muet qu'elle porte dans leur corps. Etant donné que le monde préfère risquer n'importe quoi plutôt que d'accuser ses propres parents, et a donc appris, enfant,le silence  et la culpabilisation, il faut que nous aidions ceux qui ont souffert et qui ont été blessés très tôt à chercher et à trouver leur langage. Mais dès que les survivants de l'abu auront retrouvés l'usage de la parole, les thérapeutes apprendront davantage d'eux qu'ils n'ont jamais appris de leurs maîtres, et ils renonceront en même temps plus facilement aux conceptions erronées qui reposent sur la pédagogie des siècles passés. Ce n'est qu'en se libérant des tendances pédagogiques que l'on peut véritablement comprendre la situation effective de l'enfant.  On peut résumer ces conclusions dans les point suivants:

 

1. L'enfant est toujours innocent.

 

2. Tout enfant a des besoins inéluctables, entre autres de sécurité, d'affection, de protection, de contact, de sincérité, de chaleur et de tendresse.

 

3. Ces besoins sont rarement satisfaits, mais ils sont souvent exploités par l'adulte à ses propres fins (traumatisme de l'adulte perpétré sur l'enfant).

 

4. L'abus que subit l'enfant a des conséquences pour toute la vie.

 

5. La société est du côté de l'adulte et accuse l'enfant de ce qui lui a été fait.

 

6. La réalité du sacrifice de l'enfant est toujours déniée.

 

7. On continue donc d'ignorer les conséquences de ce sacrifice.

 

8. L'enfant, abandonné à sa solitude par sa société, n'a pas d'autre solution que de refouler le traumatisme et d'idéaliser ceux qui le lui ont infligé.

 

9. Le refoulement engendre des névroses, des psychoses, des troubles psychosomatiques et des crimes.

 

10. Dans la névroses, les vrais besoins sont refoulés et déniés et le sujet vit à leur place des sentiments de culpabilité.

 

11. Dans  la psychose, l'abus est représenté en représentation délirante.

 

12. Dans le trouble psychosomatique, la douleur du mauvais traitement est vécue, mais les causes véritables de cette souffrance demeurent cachées.

 

13. Dans le crime, la confusion, la séduction et le mauvais traitement subis trouvent constamment de nouvelles abréactions.

 

14. La démarche thérapeutique ne peut réussir que si l'on ne nie pas la vérité de l'enfance du patient.

 

15; La doctrine psychanalytique de la "sexualité infantile" s'inscrit à l'appui de l'aveuglement de la société et légitime de l'abus sexuel perpétré sur l'enfant. Elle accuse l'enfant et épargne l'adulte.

 

16. Les fantasmes sont au service de la survie, ils aident à exprimer la réalité insupportable de l'enfance et en même temps à  la cacher et à la faire paraître plus inoffensive. Un évènement ou un traumatisme fantasmatique soi disant "inventé" recouvre toujours un traumatisme réel.

 

17. Dans la littérature, comme dans l'art, dans les contes et dans les rêves s'expriment bien souvent sous une forme symbolique des expériences de la petite enfance qui ont été refoulées.

 

18. Etant donné  notre ignorance chronique de la situation réelle de l'enfant, ces témoignages symboliques de tourments sont non seulement tolérés mais même très appréciés dans notre civilisation.

 

19. Les conséquences d'un crime qui a été commis ne sont pas effacées par le fait qu'aussi bien le criminel que la victime sont aveugles et perturbés.

 

20. On peut éviter de nouveaux crimes, si les victimes commencent à y voir clair; la compulsion de répétition sera ainsi levée ou affaiblie.

 

21. Dans la mesure où ils permettent de découvrir irréfutablement et sans ambiguïté la source de connaissance cachée dans le vécu de l'enfance, les récits des victimes peuvent aider  la société en général, et la science en particulier, à augmenter leur degré de conscience.

 

Bien d'autres femmes et d'autres hommes seront encouragés par ces récits à explorer l'histoire de leur propre enfance, ils y accorderont de l'importance et la relateront à leur tour.

Des cercles de plus en plus étendus de la population seront ainsi informés de ce que la plupart des êtres ont dû endurer au tout début de leur vie; sans le savoir eux mêmes par la suite, sans même que personne  d'autre l'ait su simplement parce qu'il n'était pas possible jusquà présent d'en prendre conscience et qu'il n'y avait pas non plus de récits de personnes concernées qui n'aient pas été des idéalisations.

Maintenant, nous avons des témoignages, et il en paraîtra de plus en plus.

Les victimes d'hier et d'aujourd'hui sont les informateurs de demain.

 

EXPLICATIONS DU LIVRE

 

Enfants humiliés, enfants maltraités, enfants ignorés, dans la vérité de leurs sentiments t de leurs besoins par des adultes qui, trop souvent, ne s'en rendent même pas compte: notre société, en dépit de apparences, ne respectent pas les enfants. Depuis l'aube  des temps, l'enfant, bouc émissaire, a toujours été utilisé par l'adulte pour se décharger de ses propres tensions, ou pour satisfaire ses propres désirs( sexuels, entre autres, t il sera beaucoup question ici , des abus les mieux cachés dont les enfants sont victimes bien plus fréquemment qu'on ne le croit.

 

Cette attitude scandaleuse, l'abus du pouvoir de l'adulte sur l'enfant, est considérée comme normale et juste, et perpétuée par la société tout entière. Et les psychanalystes eux mêmes, lorsuqe la souffrance amènera celui ou celle qui a été un enfant meurtri à chercher auprès d'eux un soutien, ne sauront que le culpabiliser, puisque Freud, "l'infaillible Freud", après avoir tout d'abord reconnu la réalité des traumatisme sexuels subis dans l'enfance, a fait machine arrière en inventant une théorie (théorie des pulsions) qui, elle, innocentait les parents.

 

Un livre sur le refoulement, ses raisons et ses effets, et en même temps sur la solitude émotionnelle de l'enfant dans notre société arrogante et hypocrite. Un livre foisonnant d'exemples, puisés aussi bien dans la pratique analytique que dans la littérature: de chez Baudelaire, Flaubert, Kafka surtout, un long chapitre, saisissant, analyse la façon dont l'univers Kafkaien traduit la solitude, la détresse, l'incompréhension du petit enfant. Un livre sensible et rigoureux, a lire et à faire lire pour que les souffrances de l'enfant soit enfin reconnues, et pour que la psychanalyse, grâce au respect du thérapeute pour son patient, à son refus de s'ériger en juger, puisse devenir l'instrument de libération qu'll a toujours voulu être.

Précédent ouvrage de Alice Miller: C'est pour ton bien, les racines de la violence dans l'éducation de l'enfant (1984).

 

LES GRANDES IDEES DU LIVRES.

 

Le titre de l'édition originale "Tu ne t'apercevras de rien" est une formulation d'un commandement exprimé nulle part ailleurs, dont la stricte observation est uniquement due au fait qu'il a été intériorisé à une époque très ancienne de notre histoire individuelle ausssi bien que notre histoire collective. 

Il s'agit d'un essai de description de ses effets de l'inconscients individuel ou collectif à l'aide d'histoires compréhensibles pour tout le monde.

Ces exemples offrent un matériel de base et de démonstration aux conclusions théoriques tirées.

 

La théorie des pulsions.

 

Cette théorie (sexualité infantile=oedipe) formulée par Freud en 1897 a contribué à retarder de 90 ans sa découverte antérieure et tout a fait inattendue de l'abus perpétré sur l'enfant auisi que son refoulement dans l'inconscient et ses conséquences ( découvert grâce à des patients souffrant de névrose hystérique).

Freud, après avoir fait cette découverte , a préféré théoriser car cette dernière aurait tout remis en question et l'aurait obligé à affronter lui-même ses propres démons, le traumatisme de sa propre enfance et de cette sorte abandonner l'idéalisation de ses propres parents!!!!

 

Ce que cette théorie a engendré:

 

1. La popularité de cette théorie qui est hostile à l'enfant et le méconnait totalement, a fait que plusieurs générations d'analystes et de thérapeutes  ont du apprendre au cours de leur formation à se rendre aveugles, sourds et muets devant les réalités de l'enfance et à attribuer à leurs patients la responsabilités des tourments qu'ils avaient jadis subis.

 

2. Les personnes traumatisées dans l'enfance trouvent le plus souvent en la personne du thérapeute un éducateur zélé, un juge, un accusateur mais rarement un véritable avocat.

 

3; Son influence considérable sur notre culture s'explique par le fait qu'elle repose sur l'attitude pédagogique traditionnelle que nous avons tous connue dans notre enfance (pédagogie noire).

 

Que faire pour s'en libérer?

 

Pour se libérer de tout ce mensonge, de toutes ses idées fausses accumulées dans notre plus jeune âge, il faut absolument apprendre à écouter la voix de l'enfant en nous et tout autour de nous et à lui faire confiance.

 

Que devient la haine réactionnelle accumulée durant toute l'enfance dans des situations extrêmes pour garantir que les parents soient préservés(1984)?

 

Dans "C'est pour ton bien", genèse de la destructivité et de l'autodestructivité humaine et conclusion s'opposant radicalement à l'hypothèse d'une pulsion de mort au sens freudien du terme.

Ici, Alice Miller, fait des tentatives pour montrer de quelles manières on peut trouver de plus en plus incontestables les représentations de la sexualité infantile prédominante en psychanalyse.

Toute tentative de déterminer à tout jamais la nature du "comment" la vie d'un individu est  marquée par les traumatismes de son enfance, par exemple, à l'aide du complexe d'oedipe et de la théorie des pulsions, connote pour la psychanalyse en elle même le risque d'une auto-mutilation.

En effet, le "comment" de cette empreinte varie selon les cultures et est soumis aux modifications de la société donc:

1. Il faut l'étudier pour chaque génération

 2. Il faut l'analyser pour chaque existence individuelle en particulier.

 

Point de départ de cette démonstration.

 

1. Conviction de l'importance de la petite enfance pour toute la suite de la vie d'un individu.

2. Capacité émotionnelle à comprendre la situation de l'enfant dépendant qui sans personne pour l'aider, ne peut exprimer ses traumatismes et doit donc les refouler.

3. Nature du pouvoir exercé par l'adulte sur l'enfant; pouvoir admis ou couvert par la société.

 

L'hypothèse.

 

La destructivité (déviation de l'agressivité saine) , les troubles sexuels, narcissiques, s'expliqueraient mieux si on accordait davantage de place au caractère réactionnel de leur genèse .

Dans son dénuement, l'enfant est une source de sentiment de pouvoir de l'adulte mal assuré et bien souvent son objet de prédilection sexuel.

 

Les raisons.

 

1. L'enfant investi narcissiquement et vécu de la part de l'adulte comme un partie de soi.

Ce dernier ne peut donc imaginer que ce qui lui promet un sentiment de plaisir puisse avoir pour l'enfant une autre signification.

Dès qu'il le soupçonne, il cherche à dissimuler son acte à l'entourage.

 

2. Tous les patients ont également intérêts à cacher ce qu'ils ont subi, à savoir l'abus sur le plan narcissique et sexuel qu'on leur a fait subir.

Ils cherchent à le dissimuler ou à prendre sur eux la culpabilité de ce qu'ils ont vécu.

 

 L'interprétation de ces deux raisons.

 

1. Si on interprète les compulsions d'un patient comme l'expression de ses pulsion sexuelles refoulées, sans évoquer les traumatismes générateurs de ses pulsions agressives, le patient ne fait que se culpabiliser davantage pour ses pulsions agressives.

 

2. Ou si on interprète la méfiance des femmes vis à vis des hommes comme l'expression de leurs fantasmes et de leurs désirs libidineux réprimés, on obtient  le plus souvent une bonne coopération voire l'amélioration des symptômes reposant sur le transfert.

 

Mais

 

Les deux attitudes ne font en définitive que répéter le traumatisme originel d' imcompréhension de l'abus qui peut conduire au développement de nouveaux symptômes. 

 

Pourquoi?

 

Car le dernier traumatisme (traitement) doit être considéré par le patient non comme tel mais comme une aide, un bienfait, une guérison!!!

 

Attention!

 

Etant donné que la théorie psychanalytique des pulsions vient conforter chez le patient la tendance à nier son traumatisme et à s'accuser lui même, elle mène plutôt à masquer l'exploitation sexuelle et narcissique de l'enfant qu'à la dénoncer.

 

Pourquoi le psychanalyste ne s'attaque t'il pas aux traumatismes réels de l'enfance?

 

1. L'idéalisation restée intacte de ses parents.

2. L'emprisonnement des théories qu'il a apprises.

3. La peur de la confrontation avec son propre traumatisme.

4. Il n'a jamai vu les panneaux d'interdictions t jamai douté de la validité des dogmes (déni du traumatisme subi dans sa propre enfance)

 

Conclusion.

 

Un livre ne peut traiter que de la quatrième car le déni du traumatisme subi dans sa propre enfance ne peut se résoudre sans expérience profonde du soi.

Seule l'aptitude de l'analyste à sentir sa propre subjectivité rend la compréhension possible mais les connaissances qu'il acquiert ainsi sur la vie du patient sont des tentatives, pour à l'aide des mises en scènes résultant de la compulsion de répétition dans le cadre du transfert et du contretransfert, comprendre le sens et la souffrance cachée d'une vie unique ayant comme arrière- plan une enfance particulière.

 

Seul un être capable de vivre ses propres sentiments peut percer à jour la fonction de pouvoir d'une formation conceptuelle creuse car il ne se laisse pas intimider par l'incompréhensabilité.

 

Article rédigé par Joh Hope, 2011

TDAR

 

 

 

Tag(s) : #Alice Miller, #Psycho, #gestalt, #Résumé du livre, #L'enfant sous terreur, #l'ignorance de l'adulte et son prix
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